La bonne blague. Il n'y a pas grand chose à raconter. Petite fille normale jusqu'à l'âge de six ans. Age fatale. Age maudit. Age où ma mère a disparu. Comme ça sur un coup de tête. Pourtant on était si bien, maman, papa, Arthur et moi. Arthur avait  neuf ans. Il avait dépassé l'âge de la sagesse semblait il, mais ça ne l'empêchait pas de rigoler au blagues idiotes que je ramenais de l'école. Un jour alors que nous finissions de ranger les courses dans le coffre, maman a proposé de  remettre le cady à sa place, de l'autre côté du parking de la petite supérette. Papa nous fit monter dans la voiture, puis démarra pour prendre maman là ou on rangeait les porteurs de choses inutiles, lourdes que le dos de parents ne pouvait soulever. Cependant en passant devant le petit abris gris on était alignés une vingtaine de cady, maman n'y était pas. Rien d'alarmant, peut être avait elle oublié quelque chose au magasin et y était elle retournée. Peut être. Seulement non, quarante sept minutes -exactement- plus tard elle n'était toujours pas là. Papa avait essayé de la joindre, sans résultat. Les policiers arrivèrent. Ils ne pouvaient rien faire. Maman était partie. C'est tout. C'est simple. Puis tout commença à s’aggraver, papa se mit à boire et un soir alors qu'il avait exagéré la dose de l'alcool, mis -bien sur- sans le faire exprès le feu à la maison. Je me suis retrouvé dans un hôpital, une brûlure au poignet dut à un morceau de bois enflammé qui me tombait dessus et mon poignet avait été mon bouclier. Mon père, malheureusement, le pauvre, mort. Mon frère, disparu.
      Je me suis alors retrouvé en garde, chez mon oncle, à Los Angeles, si loin de la France. Mais mon oncle est une des personne que j'aime le plus au monde je crois. Il est différent d'un père mais son sarcasme, son humour, souvent noir et l'amour qu'il vous porte même si le cache fais de lui un homme unique. Séromon Liehmsen, frère de mon père. Il me permit de grandir et de devenir celle que je suis. Mon mauvais caractère n'est pas de sa faute, je vous rassure tout de suite.
      A 7 ans, tout a changé. Age du renouveau. Age de raison. La roue tourne. On ne peut pas être malheureuse toute sa vie quand même. Bon j'arrête avec le suspens... Stephen. Stephen Ockley plus exactement. Blond, cheveux légèrement frisé, yeux sombre mais regard doux. Bref Stephen, quoi.
      Tu marches tranquillement, dans la rue, regardant de partout avec des yeux curieux et soudain tu croises un autre regard qui te fait arrêter. La personne a le même choc et tu sais alors que vous êtes lié à vie. Stephen n'habitait pas loin de chez mon oncle, dans le même quartier. Il était venu chercher un ballon de foot qu'un de ses copains avait envoyé trop fort. On s'est rencontré à nouveau lors d'une fête de quartier. Je ne connaissais personne, en fait plus précisément, je ne voulais connaître personne. Puis il est arrivé, deux verre en plastique à la main aux reflets orangés. Il m'en a tendu un. Il me regardait droit dans les yeux. Gênée j'avais baissée mon regard vers le liquide, puis le porta à mes lèvres. Le petit goût amer me fit hoqueter. Il rigola. Je lui tirai la langue. Il répondit de même. Puis mes épaules remontèrent et un petit bruit sortit encore de ma bouche. Il éclata de rire. Il se prit une douche de jus d'orange sur lui, tout comme moi quelques instants plus tard. Une amitié forte fut scellé par une bataille de jus d'orange...
           Stephen m’accompagna tout au long de mon enfance comme un grand frère, un meilleur ami, un protecteur, et je vous rassure encore maintenant. Il m'aida surtout dès les premiers effets de cette chose étrange. Qu'est ce que c'était ? Je ne le sais pas vraiment encore. Lui dit que c'est un pouvoir. Il a beau ne pas être menteur, j'ai du mal à le croire. De plus en plus cette chose se mélange avec mes émotions. Au fait il s'agit du vent. oui, du vent. Une fois je m'étais mise en colère, Stephen avait lancé ma nouvelle poupée (eh oui, j'y suis passé aussi au poupée...) et une voiture l'avait... écrasée. Je m'étais mit dans une colère le vent s'était levé, comme ça alors qu'il faisait plutôt bon. Un peur m'avait saisi et Stephen avait accouru, me réconfortant. De temps en temps il me donne rendez vous pour voir comment je me débrouille avec. Il dit que je m'améliore. Mais j'en ai un peu peur...
      Voila, mauvais caractère - et j'en suis fière ! - fille orpheline, comme ma mère a disparut je ne sais si elle vit ou non, frère perdu, a jamais peut être, sans oublier cette chose. Et après il faut qu'on aime la vie ? Mais n'oublions pas oncle génialissime et Stephen, mon meilleur ami.